Le conseil du moment sur oliviers : qu’est-ce que le « coton » sur les fleurs d’olivier ?

Au printemps, sur les jeunes pousses et surtout sur les inflorescences, on observe sur les oliviers des amas de « coton » : cette substance blanche, filandreuse et poisseuse est due à la présence d’un ravageur de l’olivier.

psylle de l’olivier sur inflorescence : présence de « coton »

Le psylle de l’olivier, de son petit nom Euphyllura olivina, est un insecte hémiptère de la famille des psyllidés; c’est un insecte piqueur-suceur, qui se nourrit de la sève, très abondante au niveau des pousses des feuilles et des inflorescences.

Ce sont les larves qui produisent ce miellat cotonneux et poisseux : quand on enlève délicatement le miellat, on peut observer à la loupe, ce petit insecte de couleur beige et noir, qui se déplace peu et à 2 yeux rouges bien reconnaissables.

larve de psylle sur une feuille d’olivier – la petite tache blanche sur la feuille de gauche ! (avril 2014)

Le psylle réalise 2 à 3 générations par an, la plus visible étant celle sur les inflorescences. On peut l’observer également sur les pousses de printemps ou d’automne. L’adulte est caractéristique de cette espèce, de couleur verdâtre, avec des ailes en forme de toit sur l’abdomen.

la larve de psylle de plus près, sans son « coton »

Aucun traitement n’est à envisager contre le psylle de l’olivier : tout un cortège d’insectes viennent se nourrir des larves et diminuent ainsi les populations de ce ravageur. Il s’agit majoritairement de punaises prédatrices (autre que la punaise verte bien connue !) de la famille des anthocoridae et des miridae, d’araignées, très nombreuses dans les oliviers et d’autres insectes moins connus mais tout autant efficaces. Les fleurs de l’olivier s’ouvrent normalement et le coton « disparaît » grâce à l’action de cette faune quasi-invisible….pour favoriser ces insectes qui aident l’oléiculteur, laissez enherbé votre verger, évitez les traitements de produits toxiques, favorisez l’implantation de plantes refuges comme l’arbre de judée, le nerprun, le chêne, le tilleul, le cornouiller sanguin, le laurier-tin, le lierre (en le limitant !).

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La taille de l’olivier

L’olivier se taille en mars et avril, pour limiter les effets du gel hivernal. Taillé plus tard, l’olivier supportera bien cette intervention mais le producteur d’olives beaucoup moins quand il verra « sa » récolte par terre; sa taille sera donc moins objective quand les fleurs ou les fruits sont sur l’arbre.

Un olivier se taille en gobelet, à partir de 3-4 charpentières insérées sur le tronc. Cette forme permet de limiter en hauteur l’arbre, d’avoir la production sur l’extérieur de la frondaison (facilement accessible pour la récolte), et d’avoir un bon ensoleillement de tous les étages. L’olivier doit ainsi avoir une forme de cylindre : les branches du haut ne doivent pas faire d’ombre sur les branches du bas. L’intérieur de l’arbre doit être dégagé de toutes les jeunes branches qui poussent (appelés à tort gourmands), mais en laissant un « chapeau » pour éviter que les faces des charpentières exposées au soleil ne brûlent : on laissera ainsi quelques branches intérieures pousser pour protéger l’olivier d’une insolation.

En hauteur, l’olivier se taille en laissant « un chef » : on gardera un rameau qui part vers l’extérieur de l’arbre pour diriger la branche vers une zone accessible pour la récolte. L’olivier doit comporter environ 3 étages de production. On élimine au fur et à mesure de la pousse des branches maitresses qui s’intercalent entre ces étages.

La fructification a lieu sur le bois de l’année dernière. On taillera donc la dernière zone de production à l’extrémité du rameau pour laisser l’unité suivante se développer : on enlève tous les rameaux situées sous la branche, on garde les branches qui montent et porteront la future récolte comme sur le schéma ci-contre.

Certaines variétés avec un port dressé comme le Cailletier, le Cayon, le Frantoio, les variétés corses, le Brun ne se taillent pas tout à fait de la même façon. Les principes restent les mêmes, mais la structure des charpentières est différente, car on augmente le nombre de charpentières qui s’insèrent de façon alternée sur le tronc. Quand ils sont âgés, ces arbres demandent aussi un équipement d’escalade en plus de la cisaille et du sécateur !

Inutile de traiter vos oliviers avec un produit à base de cuivre après la taille : l’olivier cicatrise très bien et est peu sujet à des maladies. Un traitement est conseillé uniquement si vos arbres ont la bactériose.

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Conseils sur olivier : la fertilisation de l’olivier

En hiver, les arbres sont au repos, mais pas les oléiculteurs…..il faut penser à s’occuper du sol et de la fertilisation. En janvier et février, c’est la période des prélèvements de terre pour analyse. En forant des trous de 20 à 30 cm de profondeur dans au moins 3 endroits du verger, on constitue un échantillon de terre d’environ 1 kg. La difficulté est de prélever à un moment où le sol n’est pas gelé ni gorgé d’eau.

Le laboratoire effectue ensuite des recherches d’éléments minéraux, d’oligoéléments et de matière organique. A partir de cette analyse, on complète en éléments manquants ou en éléments nécessaires à l’olivier pour assurer une bonne production. Les besoins de l’olivier sont les suivants : pour une production moyenne entre 3 et 5 t/ha l’année précédente, l’olivier a besoin de 50 unités d’azote (N), 20 U de phosphore (P), 60 U de potasse (K) et 20 U  de magnésie (Mg) – 1U = 1 kg/ha – En d’autres termes, l’olivier demande une fertilisation dosée avec une « formule » type 5-2-6-2.

Les apports ont lieu en mars et avril, selon les produits utilisés. Ils peuvent être complétés par des engrais foliaires, riches en bore, au moment de la floraison. Attention : pour les engrais organiques, bien vérifier et calculer le taux de libération des éléments dans le temps.

Le certiphyto : un certificat pour l’usage des produits phytosanitaires

A partir du 1er octobre 2014, tout utilisateur de produits phytosanitaires (chimiques ou biologiques) devra posséder le certiphyto (ou certificat individuel) pour avoir accès aux produits de traitements. Sans ce sésame, il devra se fournir en jardineries. Cette mesure s’applique aussi bien aux exploitants agricoles (qualifiés de « décideurs-opérateurs »), qu’aux salariés (appelés « opérateurs ») et aux prestataires de service (remplace le DAPA).

Le certiphyto est délivré après une formation (gratuite pour les exploitants/salariés par les fonds VIVEA, FAFSEA) de 2 à 4 jours dispensée par un organisme agréé (CFPPA, MFR, FREDON, Chambre d’Agriculture, distributeurs…..). Il est valable 10 ans pour les exploitants/salariés agricoles, 5 ans pour les autres professions (conseil, distribution, prestataire…); il est délivré par la DRAAF. La formation aborde la réglementation, la sécurité, les risques environnementaux, les méthodes alternatives spécifiques à la culture.

Pour les oléiculteurs non professionnels, plusieurs voies sont possibles :

  • pour les retraités agricoles ayant maintenu des parcelles de subsistance et disposant d’un n° SIRET, ils peuvent prétendre à la formation et au certiphyto mais pas gratuitement !
  • pour les cotisants solidaires à la MSA, même chose,
  • pour les personnes possédant un n° SIRET en relation avec une activité agricole ou proche (code APE), ils pourront accéder aux formations et au certiphyto en payant leur formation

Pour les oléiculteurs qui ne répondent pas à ces critères, ils ont la possibilité de trouver des méthodes et produits alternatifs en jardineries.

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L’année de l’olivier : son cycle de développement

Comme beaucoup d’arbres, l’olivier est en phase de repos en hiver; en fait, dès que les températures chutent en dessous de 9°C. Mais contrairement aux autres fruitiers, il ne perd pas ses feuilles.

Pendant l’hiver, il prend une teinte vert-foncé/grisâtre. La sève circule toujours, mais au ralenti. Dès les premières chaleurs, les racines se remettent en action et la sève re-circule dans les vaisseaux.  Il est alors temps de fleurir puis de porter des fruits.

Pendant l’hiver (janvier-fevrier), se déroule une étape importante de la vie de l’olivier : l‘initiation florale (l’induction florale ayant lieu en juillet). Les fleurs se développeront sur le bois de l’année précédente.

C’est principalement la raison pour laquelle il ne faut pas tailler les oliviers en hiver (mais aussi à cause du gel). De plus, les oliviers récoltés très tard (fevrier-mars) vont fortement alternés car pendant l’induction florale, ils portent encore des fruits.

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Le conseil du moment sur olivier : attention danger !

Notre ravageur principal, la mouche de l’olive, est présente dans les vergers depuis le mois de juillet. Pour le moment et à cause des fortes chaleurs, les dégâts sont peu importants……même en zone littorale.

Tout va changer dorénavant : les températures descendent, des pluies ont lieu. Les conditions sont donc très favorables au développement de la mouche et de sa larve. Les premières larves sont observées depuis une semaine environ, pour le moment sur les variétés sensibles (Bouteillan, Ascolana….). Mais cela devrait augmenter ces prochaines semaines.

Célia Gratraud Olivarbo – Argile sur olivier

Pour se protéger de ce fléau, pas d’autres solutions que de traiter :

  • de manière biologique, en appliquant des barrières minérales à base d’argile, ou en utilisant un insecticide biologique,
  • de manière chimique, en appliquant un larvicide.

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Le conseil du moment sur l’olivier : un « insecticide » naturel contre la mouche de l’olive

Comme tout insecte, la mouche de l’olive est sensible aux conditions climatiques, essentiellement températures et humidité. Les fortes chaleurs (> 30°C) gênent la femelle pour pondre : en effet, les mouches se déplacent surtout le soir (pendant la journée, elles font la sieste !) et si les températures sont encore élevées en fin de journée, entre 18h et 20h, les femelles ne pondent pas leurs oeufs dans l’olive…….elle attendent des conditions plus favorables……et elles peuvent attendre plus d’un mois !!!

Célia Gratraud Olivarbo – La mouche de l’olive

La chaleur est aussi un redoutable « larvicide » naturel : au delà de 32°C, les oeufs et les jeunes larves « grillent », même protégés dans l’olive. Si certaines femelles arrivent à pondre par forte chaleur, leur descendance ne résistera pas longtemps !

Ces fortes chaleurs interviennent souvent en juillet ou/et en août, sur une génération de mouches où la population est peu nombreuse…….. cela laisse un peu de répit à l’oléiculteur et limite les générations de mouche suivantes.

…..Mais attention à la baisse des températures !

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Le conseil du moment sur l’olivier : soyez attentifs, la mouche de l’olive est là !

Les premières captures de mouche de l’olive ont eu lieu cette semaine, sur le secteur de la Vallée des Baux de Provence (13).

Célia Gratraud Olivarbo – La mouche de l’olive

Certes, les olives sont encore trop petites et trop dures pour que la femelle puisse pondre dedans, mais il faut être vigilants et surveillez le grossissement du fruit pour intervenir au bon moment.

Les conditions climatiques sont favorables au développement de la mouche de l’olive, malgré un printemps et un mois de juin froid et pluvieux. En général, on observe les premières larves dans les olives à partir du 14 juillet. La mouche aussi va au bal …… !!!!

Le conseil du moment sur l’olivier……piégez la mouche

Pour optimiser les traitements contre la mouche de l’olive, l’élément indispensable c’est…….un PIEGE. Grâce à un suivi régulier du piégeage de la mouche de l’olive, nous saurons :

  • quand la mouche est présente dans le verger,
  • à quel moment sa population augmente,
  • à quelle date il faut traiter

Ce piège peut avoir deux formes : le traditionnel gobe-mouche (en plastique maintenant !) et le moderne piège chromatique et sexuel (attention, ça colle !).

Le gobe-mouche contient un mélange d’eau et de phosphate d’ammoniac (un engrais) dosé à 5%. On change la solution tous les 15 jours en été (ne pas rajouter d’eau sinon on dilue l’engrais !). Ce piège attire les mâles et les femelles de mouche + quelques autres bestioles qui ont soif !

Le piège chromatique et sexuel est composé d’une plaque jaune engluée des deux côtés. On ajoute une capsule de phéromone (dans le rond rouge). Cette phéromone femelle attire les mâles…mais la couleur jaune attire les femelles ! On change l’ensemble tous les mois.

Les pièges sont accrochés à un arbre qui attire bien les mouches (grosses olives, olives précoces…). Ils se relèvent au moins 2 fois / semaine de mi-juin (cette année un peu plus tard !) à fin octobre ou mi-novembre. On enlève les mouches et on note le nombre obtenu……..

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Pour la teigne, c’est maintenant …..

D’ici la semaine prochaine pour les vergers les plus précoces, il sera temps de traiter contre la teigne de l’olivier. Les larves de ce ravageur seront en effet présentes sur les boutons floraux et sensibles aux produits à base de Bacillus thuringiensis. La période d’efficacité est très courte, il ne faut pas la rater ! Si vous comptez plus de 10% des feuilles avec des galeries (mines), il faut intervenir ce printemps. Bien mouiller le feuillage pour permettre au produit d’être le plus proche possible d’une larve qui l’ingèrera et s’intoxiquera. Les variétés Aglandau, Salonenque et Bouteillan sont assez sensibles à ce ravageur de l’olivier.