La teigne de l’olivier : identification et lutte biologique

La teigne de l’olivier est un lépidoptère, un petit papillon gris, qui s’attaque à l’olivier à différents moments de son développement. Il est moins important que la mouche, mais peut faire certaines années de gros dégâts.

Comme tout papillon, la teigne passe par un stade juvénile sous forme de chenille, et c’est cette forme qui fait tous les dégâts. Il y a 3 générations de teigne / an : une en hiver où la chenille grignote les feuilles, une au printemps sur boutons floraux et une en été dans le fruit. Certaines variétés sont plus sensibles, comme l’Aglandau mais toutes les variétés sont susceptibles d’être atteintes.

larve de teigne de l'olivier sur une feuille

On observe actuellement des papillons dans les pièges sur les vergers précoces, ainsi que les 1ers dégâts sur les fleurs. Les symptômes sont des fils de soie dans les inflorescences de l’olivier, ressemblant à une fine toile d’araignée sale.  Les petites chenilles pénètrent dans les boutons, mangent le pistil et les étamines de la fleur.

Cette année, la population n’est pas importante, mais il faut surveiller selon les variétés et les secteurs.

Sur certains vergers, il faut prévoir une intervention pour limiter l’action de ces chenilles et le développement des autres générations. On intervient quand les inflorescences de l’olivier sont au stade « boutons blancs », c’est-à-dire quand les boutons floraux de l’olivier commencent à blanchir, stade très éphémère, qui dure tout au plus 1 semaine. Le traitement se fait quand on a plus de 10% de feuilles minées en hiver. Il existe un produit biologique chez les distributeurs, efficace s’il est positionné juste avant le stade « boutons blancs » des fleurs et par un temps sans vent. Il faut renouveler le traitement une semaine après le premier et bien mouiller le feuillage. Les particuliers ont accès à ces produits, car il est bio et utilisable sur d’autres cultures (buis, tomate, pommier…).

Ce ravageur n’est pas à négliger : certaines années, on peut atteindre 30% de fleurs grignotées et 20% de fruits chutés. A ce compte, il ne reste plus beaucoup d’olives !

Astuce : pour limiter les chenilles de teigne, mettez des nichoirs à mésange dans vos arbres, ces petits oiseaux en sont très friands !

Dès que vous utilisez un produit même biologique, protégez-vous

La floraison de l’olivier

La floraison de l’olivier a  lieu en général fin mai, et dure une quinzaine de jours. Mais tout dépend des conditions climatiques de l’année. Selon la composition des variétés sur le verger, elle peut s’étendre sur 1 mois, depuis les 1ères fleurs jusqu’à la chute des derniers pétales. La fleur d’olivier est hermaphrodite et la pollinisation se fait uniquement par le vent. Cependant, le pollen doit venir d’une autre fleur voire d’une autre variété pour qu’il y ait fécondation.

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L’olivier fait de nombreuses fleurs, tous les ans, mais pour obtenir des fruits c’est plus compliqué ! Plusieurs critères entrent en jeu pour avoir une bonne fructification : la bonne nutrition de l’arbre par une fertilisation adaptée, une bonne hydratation des fleurs par une irrigation précoce dès le mois de mars, du pollen varié provenant de fleurs d’autres variétés d’oliviers, un léger vent.

Si tous ces critères sont remplis, on peut aider l’olivier à garder les petits fruits qui se forment : on pulvérise des engrais foliaires au moment de la floraison et sur le petit fruit.

Les engrais foliaires sont, comme leur nom l’indique, des engrais que l’on va appliquer sur le feuillage des plantes pour améliorer l’état nutritionnel. Cette application permet une assimilation plus rapide des nutriments par l’arbre.

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Pour l’olivier, on va apporter en foliaire surtout des oligo-éléments, type bore, manganèse, zinc.. La période la plus propice pour appliquer des engrais foliaires sur l’olivier c’est en « encadrement de la floraison », soit au stade boutons blancs, fin floraison et nouaison (tout petit fruit). Les produits sont souvent riche en bore car cet oligoélément est indispensable à la floraison et à la fructification.

Du pollen adapté et des fleurs fertiles

Pour féconder une fleur d’olivier, le pollen doit provenir d’une variété différente de celle portant cette fleur. On distingue maintenant 2 groupes de variétés d’oliviers qui doivent cohabiter dans les vergers pour assurer une pollinisation efficace. Le 1er groupe contient par exemple l’Amellau, la Frantoio, le Cayon, la Picholine, ou la Salonenque. Dans l’autre groupe, on trouvera l’Aglandau, la Bouteillan ou la Tanche. Les variétés d’un même groupe ne peuvent pas se polliniser entre elles, il faut la présence d’une variété de l’autre groupe pour une meilleure pollinisation.

L’olivier fait beaucoup de fleurs, mais toutes ne donneront pas un fruit ! Certaines fleurs sont dites imparfaites et seront donc improductives. Elles présentent des défauts de conception, comme une absence d’ovaire, ou de pistil, absence d’étamines ou de pollen, avortement ovarien (qui peut atteindre 50% des fleurs).

A cela s’ajoutent des dérèglements liés au climat, à la sécheresse, à la nutrition des arbres, à la surface foliaire des oliviers, à des facteurs variétaux et génétiques, aux maladies et ravageurs…on peut agir sur certains, faisons-le !